pour se rendre compte de l’héritage. Ils montèrent au grenier voir s’il y avait beaucoup de blé, descendirent à la cave, où il n’y avait qu’une barrique en perce, allèrent après à la grange estimer le bétail et tout, se gaudissant de la bonne aubaine qui leur arrivait, car Bonal n’avait pas d’autres parents.
— Pour ça, fit cependant la femme, je croyais que chez un ancien curé il y aurait plus de linge dans les armoires.
— Et moi, ajouta l’homme, je pensais qu’il y aurait plus de vin dans la cave, et du bouché.
Pendant ce temps, je dis à la Fantille :
— Ma pauvre, nous n’avons plus qu’à faire notre paquet.
Et aussitôt, ne voulant pas rester une heure de plus avec ces gens-là, tant leur cupidité me faisait horreur, je rassemblai mes hardes et autant en fit la Fantille. Mais, au moment de partir, la femme nous dit :
— Et qu’est-ce que vous emportez dans vos paquets ?
— Rien qui soit à vous, brave femme, n’ayez crainte.
Sortis de la maison, je demandai à la Fantille :
— Où pensez-vous aller à cette heure ?
— Et où veux-tu que j’aille, si ce n’est chez M. le chevalier ? Ils me garderont bien jusqu’à ce que j’aie trouvé une place, ajouta-t-elle tristement.
Pauvre Fantille ! elle approchait de la soixan-