qu’il avait fait, c’était d’empêcher sa mère de la tracasser.
— Tu peux le lui demander, à la Lina ; elle-même te le dira.
— Te voilà toujours prévenu ! lui dis-je en m’en allant, dégoûté de sa couardise et de sa fausseté.
Sur ces entrefaites, il nous arriva un grand malheur à La Granval. Un matin, comme il sortait de la maison pour aller ramasser des marrons, Bonal tomba raide d’une attaque. L’ayant porté sur son lit, je lui fis respirer du vinaigre, tandis que la Fantille lui soulevait la tête ; mais il mourut au bout de quelques minutes sans avoir repris connaissance.
Le vieux Jean étant survenu à ce moment, après les premières complaintes je le priai de s’en retourner aux Maurezies et de dépêcher un de ses voisins à Fanlac, prévenir M. le chevalier de Galibert. Moi, je m’en fus faire la déclaration chez le maire et en même temps commander la caisse.
Quand je revins, Jean était déjà là, et tous trois avec la Fantille, nous restâmes à veiller le mort. Ordinairement on donne aux défunts leurs plus beaux habits ; mais nous n’avions pas eu à le faire, Bonal n’ayant d’autres vêtements que ceux qu’il avait sur le corps. Quelquefois la Fantille lui disait :
— Vous feriez bien de vous faire faire d’autres