VI
Cependant, nous autres étions bien tranquilles à La Granval. Cette vie étroitement attachée à la terre me convenait ; j’aimais à pousser mes bons bœufs limousins dans le champ que déchirait l’araire, enfonçant mes sabots dans la terre fraîche, et suivi de toutes nos poules qui venaient manger les vers dans la glèbe retournée. Les travaux pénibles de la saison estivale même me riaient, comme les fauchaisons et les métives. Ça me faisait du bien d’employer ma force, et quand le matin, ayant fauché un journal de pré, je voyais l’herbe humide de rosée, coupée régulièrement et bien ras, j’étais content. Alors je prenais ma pierre à repasser, et j’aiguisais mon dail en sifflant un air de chanson. Le soir, dans le temps des moissons, lorsque après avoir chargé