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vous vîntes à Fanlac, malgré votre figure noire et votre air un peu rude, je dis de suite : « Voilà un brave homme de curé. » Me suis-je trompé ?

— Mon cher ami ! dit Bonal en prenant à travers la table la main du chevalier.

À la vesprée, après avoir passé quelques bonnes heures à La Granval, M. de Galibert se mit en selle pour retourner à Fanlac, chargé de souhaits de bon voyage et puis de bons souvenirs pour sa sœur.

Il ne s’était pas mépris au sujet de la messe du nouveau curé. Un homme de l’Escourtaudie, que je rencontrai quelques jours après à Thenon, où j’avais été acheter quelques brebis, me dit qu’il n’y avait pas eu un chat, par manière de parler. Mais ça, ce n’était rien ; à peu de temps de là, on vit bien autre chose. Un homme de la Galube étant mort subitement, les parents, n’osant se passer de prêtre, s’en furent, bien qu’à contrecœur, parler au nouveau curé pour l’enterrement. L’autre leur dit que ce serait quinze francs, et vingt s’il allait faire la levée du corps à la maison. Les fils du mort et son gendre trouvaient que c’était cher, d’autant plus que, de longues années, la coutume de payer s’était perdue avec le curé Bonal. Ils marchandèrent donc afin de faire rabattre quelque chose au curé. Mais lui protestait que c’était le tarif, et qu’il n’avait pas le droit de faire de rabais.

— Pourtant, dit l’un des fils, puisque le curé