s’enquit du jour où il pourrait faire amener ses meubles qui étaient à Montignac.
— Demain nous achèverons de déménager, répondit le curé Bonal, et après-demain le presbytère sera libre.
Et là-dessus, toujours honnête, il offrit à son confrère de se rafraîchir, ce que l’autre accepta, en faisant des façons, comme s’il avait eu peur de se compromettre. Alors le curé appela la Fantille et lui dit de donner le nécessaire pour faire collation. La Fantille, au lieu d’obéir, s’en alla toute colère par les maisons du bourg dire que le remplaçant du curé venait d’arriver, et qu’il avait une de ces figures qu’on n’aimerait pas à trouver au coin d’un bois. Ne la voyant pas paraître, le curé passa dans la cuisine et me dit d’aller tirer à boire, tandis que lui-même prenait le chanteau, dans une nappe, avec des noix. Quand je mis la bouteille sur la table, le nouveau curé était en train de questionner son prédécesseur sur ce que rapportait la cure, combien on payait pour les baptêmes, les mariages, les enterrements, la bénédiction des maisons neuves, celle du lit des nouveaux mariés ; si les paroissiens faisaient beaucoup de cadeaux, et s’il y avait de bonnes maisons pieuses où l’on recevait bien les curés.
« Toi, me pensais-je en m’en allant, si tu en attrapes beaucoup, de cadeaux, ça m’étonnera ! »
Tandis que le curé nouveau faisait collation,