cachetée de cire violette comme la première. L’ayant lue, le curé, qui était maître de lui, ne broncha pas ; il replia la lettre et s’en fut se promener dans le jardin, tout pensif, et, une heure après, alla trouver le chevalier.
Lui, ne prit pas la chose aussi patiemment que le curé, et il s’écria, aussitôt qu’il sut de quoi il s’agissait, que c’était une infamie, et une ânerie par-dessus le marché ; qu’il fallait que l’évêque eût perdu la tête pour faire une chose pareille, ou qu’on l’eût trompé ; que quant à lui, il ne ficherait plus les pieds à la messe — dans sa colère, il lâcha le mot, — puisque les tartufes faisaient forclore de l’Église le meilleur curé du diocèse.
Le lendemain se trouvant un dimanche, le curé Bonal monta en chaire, pour la dernière fois. Lorsqu’il annonça à ses paroissiens, que d’après la décision de monseigneur l’évêque, il était interdit et ne dirait plus la messe, même ce présent dimanche, ni n’administrerait plus les sacrements, ce fut dans l’église bondée de monde une explosion de surprise qui se continua en une rumeur sourde que le curé fut un instant impuissant à dominer.
Ayant obtenu le silence, il exposa que c’était un devoir pour tous, paroissiens et curé, de se soumettre à l’autorité de l’évêque ; que, pour lui, quoique sa conscience ne lui reprochât rien, car il avait toujours agi, non dans un intérêt personnel, mais pour la paix de l’Église, il obéi-