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le grand saint Rémy, l’âne attelé au tombeau traîna facilement la pierre, à travers les friches, jusqu’à Saint-Raphaël, où elle est restée.

Voilà ce que racontent les gens du pays ; moi, je ne garantis rien.

Pour en revenir à la dévotion d’Auriac, c’est encore une foire aux paniers ; non pas de ces paniers de vîmes grossiers pour vendanger ou ramasser les noix et les châtaignes, mais de ces jolis paniers en osier blanc, de toutes formes, depuis le grand panier plat pour porter les fromages de chèvre au marché, jusqu’au joli petit panier de demoiselle à cueillir les fraises, sans oublier les corbeilles à fruits, et ces belles panières rondes ou carrées, à deux couvercles, où il tient tant d’affaires, lorsqu’on revient de la foire.

Il y a là aussi, pour soutenir les gens venus de loin, des boulangers de Montignac, vendant des choines et des pains d’œufs parfumés au fenouil, et aussi des marchandes de tortillons. Puis, contre les haies, à l’ombre, bien abritées de branchages, des barriques sont là, en chantier, où l’on vend le vin à pot et à pinte.

Lorsque j’eus dépassé le moulin de Beaupuy, et que je fus sur la petite hauteur qui domine le vallon, je m’arrêtai, tâchant de reconnaître la Lina dans cette foule de monde qui était autour de la chapelle, mais je ne le pus. Je voyais des coiffes blanches, des mouchoirs de couleur, des pailloles ou chapeaux de paille de femme, des