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planter leurs bœufs s’ils labouraient, ôtaient leur bonnet, se mettaient à genoux et disaient un Notre-Père pour le malade. Et des fois, au loin, au milieu des brandes, une bergère, oyant le son clair de la clochette, faisait taire son chien qui jappait, et, se mettant à genoux, priait aussi.

Pour ce qui est des enterrements, le curé allait toujours faire la levée du corps à la maison du défunt, aussi loin qu’il fallût aller, quelque misérables que fussent les gens. Et, soit que ce fût un enterrement, un mariage ou un baptême, quand on lui demandait ce qui lui était dû, il répondait :

— Rien, rien, braves gens, allez-vous-en tranquilles.

Et les gens s’en allant, l’ayant bien remercié, il disait parfois à demi-voix :

— Ce que vous avez reçu gratuitement, donnez-le gratuitement.

Lorsque c’étaient des propriétaires riches, comme ceux de la Coudonnie, de Valmassingeas, de La Rolphie, ils insistaient :

— Monsieur le curé, au moins pour votre église, pour vos pauvres, laissez-nous faire quelque chose !

— Puisque vous le voulez, disait-il alors, il ferait besoin d’une nappe d’autel.

Ou bien :

— Faites porter un sac de blé chez la veuve de Blasillou.