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elle voulait l’agréer et prendre pour mari, il la rendrait aussi heureuse que femme de Montglat… Bref, ayant des sentiments de fils pour elle Thibalde, il ne souhaitait rien tant que de le devenir en effet par son mariage avec Maurette, et la suppliait de le moyenner au plus tôt.

La mère Mauret souvent s’était dit que, malgré les promesses de Capdefer, leur situation n’était pas assurée chez lui : qu’il vînt à se marier, et elle était obligée de déloger avec Reine. Aussi fut-elle très heureuse de cette ouverture, et assura-t-elle le prétendant que toujours, à part soi, elle avait pensé à cela, et qu’ainsi, pour ce qui la regardait, non seulement elle consentait des deux mains à ce mariage, mais encore qu’elle ferait tout son possible pour y disposer sa fille. Elle ne cacha pas cependant que Maurette était habituée, dès le maillot, à faire à sa tête par la faiblesse de son pauvre défunt et la sienne aussi… Mais, au demeurant, c’était une fille raisonnable qui, sans point de doute, prendrait en bonne part les propositions qu’elle allait lui recommander chaudement ; d’autant mieux qu’elle n’avait point d’amourette ni d’idée pour personne.

Capdefer, oyant ceci, ne broncha pas :

— Alors, parlez-lui de la chose de suite, dit-il en se levant.

Lorsque sa mère lui fit connaître les intentions du Tétard, Reine s’écria :

— Je te disais bien qu’il voudrait être payé !… Mais je m’estime plus de six mille francs !