mais le rend insatiable en même temps. Après plusieurs supplications épistolaires transmises par Toinette, Reine donne une partie d’elle-même, sous la forme d’une grosse mèche de cheveux coupée par derrière, de ces magnifiques cheveux qui lui tombent jusqu’aux jarrets. Kérado, recevant ce trésor, en est comme imbécile, et dix fois le jour il baise en cachette ces cheveux, imprégnés des émanations de sa bien-aimée.
Après s’être longuement délecté de cette parcelle chère de sa mie, Yves voudrait davantage. Les beaux jours d’avril étant revenus, il pressait Toinette de lui ménager une entrevue. Un soir, celle-ci mène son amie sur le chemin des Jouvencelles, où Miquel et Kérado devaient les rejoindre. Mais à peine étaient-elles arrivées, que, des ruines du château, sortit un individu qui passa et repassa, qu’elles reconnurent pour le « Tétard », comme on avait baptisé Capdefer à cause de sa grosse tête. Lors, les deux jeunes filles s’en retournèrent contrariées ; aussi le lendemain, saisissant un moment où l’ouvrier était seul à la boutique, Reine lui dit hardiment :
— Vous savez que je ne veux pas être espionnée !
— Je me promenais, répondit-il sans la regarder.
— Promenez-vous tant que vous voudrez, mais pas du côté où je serai ! je vous le défends !
Capdefer ne répliqua pas et continua de limer.
La présence de cet homme, qui ne lui était déjà pas sympathique, devint odieuse à Maurette. Pour ne pas le voir, elle restait à travailler en haut, ou,