contre-cœur — d’un vieux brocard sur leur commune origine :
Montglat, pays pierreux,
Race de gueux !
Les jeunes filles des familles bourgeoises, assez rares du reste, ne trouvaient donc point malséant, à l’occasion, de se rencontrer dans un bal particulier avec des artisanes qu’elles tutoyaient le plus souvent et réciproquement, pour avoir été ensemble à l’école des sœurs. Ainsi, au premier bal que donna Antoinette au Coq Hardi, assistaient Mlle Luce Viermont, conduite par son frère, et Mlle Agathe, nièce du greffier de la justice de paix, chaperonnée par sa tante, qui était cousine au cinquième ou sixième degré des Cadenet.
Reine était là aussi, et l’heureux Kérado la fit danser si souvent que Toinette lui dit pendant un repos :
— Vous voulez donc vous faire remarquer de sa mère !
L’orchestre était tout local, il se composait de deux « cabrettaïres » qui jouaient des contredanses, des bourrées, des sautières, et puis le congo, danse du pays, très belle et plaisante, qui est comme une espèce de pantomime amoureuse entre un galant et sa bonne amie.
Il faut être belle femme et bien faite pour cette danse. Au temps qu’elle était jeune, la Thibalde, comme s’appelait la mère de Reine, était réputée la