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IV


Du côté de la Dordogne, l’ancienne ville close de Montglat est protégée par de hauts escarpements à pic, percés de « crozes », ou grottes, et de trous d’où s’échappent des volées de choucas. Ces escarpements sont orientés de l’est à l’ouest. Vers le levant, des jardins enclos de murs de trois côtés poussent leurs cultures jusqu’au bord de la falaise. Au couchant, une sorte de large chemin de ronde irrégulier suit l’arête des rochers jusqu’à l’extrémité de la haute colline calcaire. À la pointe extrême, s’amoncellent en mont-joies gigantesques les ruines du vieux château rasé par Simon de Montfort au temps de la croisade des Albigeois ; rebâti depuis ; pris, repris pendant les grandes guerres des Anglais, et ruiné définitivement par les guerres de religion. Point de haie, de mur, de parapet, le long de ce chemin ; un faux pas et on tomberait d’une hauteur qui donne le vertige aux étrangers, tandis que les habitants se