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— Ah ! bien ! bien !… Posez votre sac et mettez-vous.

Le nouveau venu défit la boucle de la bretelle, posa son sac sur un établi et prit un escabeau. C’était un garçon de vingt-cinq ans environ, de taille moyenne, carré, bien membré, robuste. Sa tête était très grosse ; ses cheveux rudes descendaient bas sur son front, et sa figure rasée, au nez camard, aux traits forts, avait une visible expression de ruse sournoise et tenace.

— Sans être trop curieux, comment est votre nom ? demanda Mauret.

— Capdefer.

— Ça serait à dire alors que vous avez la tête dure ? dit en badinant le coutelier.

— Oh ! comme ça…

— Vous devez avoir soif ? fit après un instant le bourgeois. Nous allons aller boire chopine et nous parlerons de nos affaires en attendant le souper.

Et Mauret, ayant ôté son tablier, tous deux sortirent.

En rentrant après avoir fait leur accord, Mauret mena son ouvrier dans une chambrette au-dessus du bûcher, donnant sur la cour. L’autre posa son sac et ils revinrent à la cuisine.

Le souper fut assez silencieux. Capdefer ne paraissait pas bavard, et il se bornait à répondre brièvement aux questions du bourgeois, touchant les choses et conditions du métier à Bergerac et à Nontron où il avait travaillé. Reine, elle, était contrariée