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III


Le surlendemain de l’Assomption, sur le coup de cinq heures du soir, Maurette était assise à la coupée de la boutique, ourlant des mouchoirs, lorsque devant la maison s’arrêta un quidam, le nez en l’air, qui, après avoir considéré le grand malchus planté à la clef de voûte de l’ogive, entra en saluant :

— Bonsoir, la compagnie !

— Salut à vous !

L’homme avait une casquette d’estamet à retroussis, une blouse de cotonnade grise à empiècements, un pantalon de treillis et de gros souliers. Il portait sur sa large échine un vieux sac de soldat qui semblait avoir eu la pelade, et tenait à la main un fort bâton d’agrafeil, autrement dit de houx.

— C’est vous, le bourgeois ? demanda-t-il à Mauret qui limait à l’étau.

— Oui, mon ami.

— Voilà ; c’est votre compère Coyrat qui m’envoie.