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assise près de lui. Puis Michel appela les bœufs et ils prirent le chemin des Agrafeils.

En route, la ménagère et l’Aîné parlèrent de la mort de l’Isabeau et de Tiennou.

— Je me pensais bien, dit Jean, que cette coquine lui aurait ses écus…

— Mais, où ont-ils passé ?

— Galinet est venu l’autre jour que Tiennou était aux Agrafeils. Ils ont parlé tous deux en cachette de moi… Elle a dû les lui donner à garder…

— Elle les plaçait bien !

— C’est que, vois-tu, reprit Jean, elle faisait la vaurienne avec Galinet, comme auparavant avec Malivert. Tiennou l’a tuée comme une chienne qu’on assomme d’un coup de pioche pour épargner une charge de poudre…, il a bien fait ! j’aurais dû le faire depuis longtemps !

— Oh, mon Jean !…

Comme il n’était guère malade que de regret et de chagrin de ce qu’il avait fait, l’Aîné fut bientôt rétabli sur pied, de manière que six semaines environ après son retour, Michel remit en avant l’affaire de son mariage. Mais il n’était pas au bout de ses ennuis. Après avoir fait les publications sans nulle observation, le maire, sifflé par le curé, refusa au dernier moment de faire le mariage, sous le mauvais prétexte que les promis étaient trop proches parents.

— Pourquoi ne le disiez-vous plus tôt ? lui demanda Michel en colère.

— Ils ne sont point tant parents comme vous