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— Il faut mettre les bœufs à la charrette, et l’aller quérir coup sec ! dit-elle.

— Tu as raison, firent-ils.

Arrivés à La Salvetat, ils trouvèrent Jean couché, maigre, la figure terreuse, l’air abattu.

— Ça ne va donc pas, mon pauvre ? lui demanda Françoise.

— Non.

— Et qu’est-ce qui te doul ?

— Tout.

— Eh bien, nous te venons chercher… Voilà ton frère Cyprien, voilà Michel aussi.

— Ma gent, je vous ai mal fait…

— Ne pense plus à ce qui s’est passé, nous autres l’avons oublié ! interrompit la vieille fille.

— Tout ça n’est plus rien ! ajoutèrent Michel et Cyprien. Nous allons t’aider à t’habiller, tu vas voir.

L’Aîné se mit à pleurer :

— Vous me faites mieux que je ne mérite, mes pauvres ! fit-il piteusement.

— Nenni, nenni, mon Jean ; entre parents on se doit aider.

Jean, habillé, la Françoise lui dit :

— Si tu as des sous, il ne faut pas les laisser ici.

— Je n’ai pas un liard…

— Alors, partons, nous reviendrons quérir tes affaires.

La paillasse et la couette du lit mises sur la charrette, Michel et Cyprien aidèrent l’Aîné à monter et il se coucha, un traversin sous la tête, Françoise