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— Laisse ça, petite, c’est trop lourd pour toi ! lui dit amiteusement Michel en la voyant peiner.

— Oh ! laisse-moi faire ! Je suis si contente que tu aies remis sus en entier la maison des Agrafeils !

Et comme elle disait ça avec affection, en levant la tête vers lui, il la regarda et leurs yeux se rencontrèrent.

— Tu es une brave petite drole ! fit-il, tandis qu’elle s’éloignait, rougissante.

Et tous deux, au même moment, se remémorèrent leur promesse faite à Petit-Pierre.

Le dimanche suivant, comme la Françoise avec l’Albine se promenaient à la vesprée autour de la maison, Michel survint, qui leur dit :

— Si vous autres voulez, nous irons jusqu’à la Font-du-Merle, ramasser du « creysselou », pour faire une salade.

— Je le veux bien, répondit Françoise, d’autant qu’il n’y a pas grand’chose pour souper…

— Je vais quérir un panier ! ajouta la petite, joyeuse d’aller se promener en compagnie de celui auquel elle commençait à penser.

Cette fontaine était entre des bois dans une petite combe, à une demi-heure des Agrafeils. En y allant, la vieille fille causait avec Michel, qu’Albine regardait de temps en temps à la dérobée, et elle se satisfaisait fort de l’acquisition de la part de Tiennou.

— La maison étant remise en son état, maintenant nous serons plus tranquilles, disait-elle, ça me déplaisait fort de voir cette cuisine où nos anciens ont