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dant à faire attribuer à Jean plusieurs parts comme représentant trois branches des anciens Agrafeils, avait été rejeté pour n’être justifié, et le partage des immeubles par tête ordonné.

Après beaucoup de vacations des deux notaires des parties, assistés de Galinet, l’allotissement étant terminé à grand’peine, les lots furent tirés au sort. Lorsque Jean, qui avait été entretenu dans l’espoir d’emporter à lui seul la moitié du bien, vit le résultat de l’opération qui lui attribuait comme aux autres un huitième du tout, il comprit qu’il avait été joué et devint sombre. Son irritation contre l’Isabeau qui l’avait poussé à demander le partage, s’exacerba en voyant le lot que lui avait attribué le sort, lot dont les bâtiments se trouvaient entre une partie de maison attribuée à Siméon et la grange échue à Michel ; toutefois il resta muet, couvant sa colère.

Il fallut, pour mettre chacun en possession de son lot, aborner les terres et les prés, découper la cour, les bâtiments et les aisines en huit parties délimitées provisoirement par des piquets et des clôtures sèches. La grande cuisine fut divisée entre Tiennou et Françoise par un mur mitoyen allant du milieu de la porte à deux battants jusqu’à la taque de la cheminée, au droit de la crémaillère. Les provisions, le cheptel furent partagés, et le mobilier réparti entre tous, chacun prenant un lit, un meuble, un ustensile, un outil aratoire ; l’équivalence se faisant au moyen de menus objets de ménage. Ce partage fut l’objet de violentes discussions entre les parties