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— Tiennou se sera laissé enjôler par cette malheureuse ! répondit Cyprien.

— Et dire que nous avons tous poussé Jean à la prendre ! dit le Cadet.

— Ce qui est fait est fait, fit observer Michel, il n’y a pas à y revenir… En attendant, nous voilà dans les affaires, et nous ne sommes pas près d’en sortir, avec ce mauvais Galinet qui est une grande canaille ! Un partage comme ça coûtera plus de quatre sous !… Demain, j’irai parler au notaire de Cabans.

Le surlendemain de la visite de l’huissier, les gendarmes revinrent encore aux Agrafeils et interrogèrent Michel sur des soi-disant méchants propos qu’il aurait tenus touchant le gouvernement du roi.

— C’est l’Isabeau qui vous a conté ça ? demanda-t-il.

— Elle ou quelqu’un plus, ça ne vous regarde pas !

— Pourtant, il faut bien que je le sache pour me défendre.

— Vous faites bien le rodomont ! Prenez garde qu’il ne vous en cuise ! Les autorités ont l’œil sur vous !

— N’ayant rien fait de mal je ne crains rien !

— Vous pourriez vous tromper ! Toujours vous voilà prévenu, prenez garde !

Et les gendarmes s’en allèrent.

Ils disaient vrai, ces braves gens. À Cadouin, les autorités civiles et religieuses voyaient d’un mauvais œil les gens des Agrafeils. Le maire, royaliste de fraîche date, s’efforçait de faire oublier son bona-