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« pouillé » de la bonne manière. Chacun des parsonniers rappela quelques méfaits de ce coquin.

— Avec ses « verbaux », dit Cyprien, il tire de l’argent des pauvres gens !

— Et force amitonneries des femmes ! ajouta Tiennou.

Enfin, comme conclusion, après avoir fait amplement expliquer Petit-Pierre, le maître dit qu’au matin il irait trouver « ce scélérat de Malivert ».

Le lendemain, il partit pour Cadouin, où demeurait le garde. Mais, chemin faisant, il passa avec Pierre à l’endroit où avait été allumé le feu, et de là compta jusqu’à la lisière de la forêt plus de cinq cents pas.

— Ah ! le grand gueux ! fit-il.

À Cadouin, le vieux Bertrand trouva le garde à l’auberge où il vivait, étant garçon, et après les salutations d’usage et quelques vagues propos en vint au fait.

— Ce « verbal », vous ne l’avez pas fait, sans doute ?

— Pas fait ! il est là, tout prêt à être enregistré ! Tenez, le voilà !

Et il tira un papier timbré de sa poche.

— Vous avez mesuré la distance ? demanda Bertrand.

— Très bien, avec une chaîne.

— Moi, je trouve cinq cent vingt pas, ce qui fait beaucoup plus de cent toises de distance, dit le vieux.

— C’est que vous faites les pas trop petits !