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Quoi qu’il en soit, ces gens des Agrafeils étaient de mauvais catholiques, de ces tièdes que Dieu vomit, comme dit la Sainte-Écriture. Et cela n’était pas étonnant ; la communauté, autrefois huguenote, avait été tant bien que mal convertie au papisme en l’an dix-sept cent un par le renégat duc de La Force et ses quatre jésuites, aidés des dragons de son escorte qui avaient des arguments irrésistibles. Plus tard, la force brutale, la ruse et la corruption avaient fini par avoir raison des retours à leur foi de ces calvinistes de la première heure. Mais eux et leurs descendants étaient restés suspects, la conversion opérée par les missionnaires bottés, et ensuite par les suppôts de M. le subdélégué de Bergerac, ne produisant pas chez les Agrafeils ces bons fruits temporels estimés des curés d’alors, tels que messes pour les âmes du purgatoire, oblations bénévoles et legs pieux. Autant qu’ils l’avaient pu tous les ci-devant rois, ils avaient esquivé les actes les plus significatifs de la religion catholique, et, depuis la Révolution qui les avait entièrement affranchis, s’en tenaient à se rendre tous les dimanches devant l’église de Cadouin, par pure habitude. De bons huguenots, la force — La Force, disait Françoise par un traditionnel jeu de mots — la force avait fait de mauvais papistes.

Pour elle, on ne la voyait jamais faire acte de catholicisme, ni se prêter à quoi que ce soit qui ressemblât à une adhésion à cette religion qu’elle détestait. La vieille fille n’allait point au bourg le dimanche