comme des poussins autour de la mère géline, une marmite géante qui, autrefois, cuisait la soupe pour toute la communauté. Cette marmite était l’antique « pot » dont parlait la coutume des Agrafeils, devenu inutile et remplacé par un ustensile de proportions beaucoup plus modestes. Aux murs étaient rangés, sur une planche, des bassins de cuivre, et aux poutres enfumées pendaient des ceps chargés de raisins, des épis de blé d’Espagne, des pièces de lard, et des vessies de graisse de porc.
Ayant montré à la Faurille la place de chaque chose, Françoise la mena au grenier, qui tenait toute la longueur de la maison, et où étaient épars sur le plancher des tas de blé froment, de seigle, d’avoine, de haricots et de garaubes. Puis les deux femmes redescendirent, et la Faurille entra en fonctions en mettant à cuire, dans une grande oulle, la « baquade » ou pâtée des cochons.
Le lendemain, qui était un dimanche, les hommes, bien rasés par Cyprien, qui était le barbier de la communauté, s’en furent entendre la messe à Cadouin. Entendre, n’est pas le mot, car, à moins de mauvais temps, les Agrafeils assistaient à la messe de la place étant, ou ils confabulaient avec d’autres, après quoi ils allaient boire quelques chopines à l’auberge voisine, indiquée par une branche de pin plantée dans le pignon, au-dessus de la porte. Peut-être même auraient-ils été tout droit au brandon, mais en ce temps-là les cabarets, bouchons et auberges étaient rigoureusement clos pendant les offices religieux.