quées, le pauvre Jean se tut, résigné. Il ne fut plus question que de lui trouver une femme. L’un proposait une telle, l’autre celle-ci ou celle-là ; mais après avoir cédé sur le principe, Jean refusait toutes les filles qu’on lui mettait en avant. La Margotille était trop mince pour l’ouvrage ; la Toinette n’avait pas un sol vaillant ; la Seconde était trop jeune…
— Cela étant ainsi, dit le maître Bertrand, je sais ton affaire ! L’Isabeau, de la Salvetat, est une grande et forte fille, maîtresse de ses droits ; son petit bien vaut dans les cinquante ou soixante louis d’or, et elle a vingt-neuf ans d’âge…
— Oui ! oui ! s’écrièrent tous les hommes, c’est bien ton affaire, Jeantil !
— Mais, faisait le malheureux, on dit qu’elle est punaise !
— À quoi vas-tu faire attention !
— Et puis, moi, je ne saurai jamais aller trouver une fille et lui dire ce qu’il faut pour se mettre d’accord.
— Si ce n’est que ça — interrompit le maître — moi je lui parlerai pour toi… D’ici dimanche venant, je saurai que t’en dire.
Jean voulut encore résister, mais tous l’objurguèrent en même temps :
— Que demandes-tu de plus ?
— Tu ne peux pas faire autrement !
— C’est justement celle qu’il te faut !
— Et on te l’amènera par la main !