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d’après la coutume des Agrafeils, le maître choisit les « baylets », et la ménagère les chambrières.

— Tu as dit vérité, Françoise, fais à ta fantaisie.

— Adonc, puisque ainsi est que nous ne pouvons faire autrement, je vais louer la Faurille, de Fromental ; j’en ai parlé à sa mère ; elle demande douze écus l’an et une paire de sabots.

— Douze écus, c’est quelque chose ! fit Liou, possible qu’elle viendrait pour dix ?

— Que nenni, elle en voulait quinze.

— C’est bien ennuyeux de donner tant d’argent, répliqua le Cadet, et puis c’est une forte fille, qui doit manger beaucoup !

— Elle travaillera de même, fit observer le maître. Le moyen de ne pas payer de servantes, ça serait pour vous autres de prendre femme… vous êtes là cinq, d’âge compétent, ajouta-t-il.

— Ça, c’est bien vrai, appuya Siméon, même on en pourrait trouver qui apporteraient quelque chose dans la maison !

— Adonc, fit Tiennou, ça serait à Jeantil de montrer le chemin, puisque fors toi, Bertrand, il est l’aîné.

— J’ai cinquante ans, je suis trop vieux, objecta Jean. Ça serait plutôt aux jeunes de se marier.

— Point ! s’écrièrent les autres. Dans les maisons, les aînés se doivent marier avant les cadets et les puînés !

Enfin, après une notable confabulation et de longs débats verbeux, toutes ses objections ayant été rétor-