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la maison. Ensuite étaient placés de chaque côté, par rang d’âge, tous les autres du nom d’Agrafeil : Jean dit Jeantil ; Élie dit Liou, autrement Cadet ; Cyprien dit Troisième, frères, âgés de quarante à cinquante ans ; Siméon dit Rousset ; Étienne dit Tiennou, à peu près du même âge ; Pierre, appelé le plus souvent Petit-Pierre, jeune garçon de dix-huit ans, et enfin Albine, petite drolette de quinze ans à peine.

Tous ceux-ci du même nom, hommes et femmes, représentaient avec Bertrand et Françoise les débris de la communauté agricole des Agrafeils, et tous étaient parents, comme venant originairement d’une souche commune divisée en plusieurs familles qui avaient toujours vécu et s’étaient alliées ensemble, de manière que leur parentèle formait un enchevêtrement impossible à démêler et ne pouvait s’exprimer que par le terme général de cousinage.

Depuis des siècles, les Agrafeils vivaient en société « taisible », tous les « parsonniers » demeurant sous le même toit, mangeant au même « chanteau », « à commun, pot, sel et dépense », comme disent les anciennes coutumes.

La maison, située sur la lisière de la forêt de la Bessède, était appelée encore, comme dans les vieux titres, « les Agrafeils », probablement parce que le canton de la forêt où elle fut bâtie portait ce nom en raison des « agrafeils », c’est-à-dire des houx dont il était peuplé.

Les premiers occupants qui s’établirent sur ce