du roi, lorsque, vers le milieu du mois de septembre, Mathivet rapporta de Périgueux la nouvelle de l’abolition de la Prévôté. Oyant cela, les deux femmes s’acheminèrent à la ville, croyant le ramener. Mais il en alla bien autrement. Après une entrevue émouvante avec Jouanny, qui se réjouit fort de les savoir ensemble, elles furent obligées de le laisser sous les verrous.
— Si vous vouliez, Mette, dit en repartant Mme Charlotte le cœur gros, nous prendrions un petit cierge pour le faire brûler en passant à Notre-Dame ?… J’ai encore six liards…
— Comme vous voudrez ! mais je crois que les cierges ne profitent qu’aux marchands qui les vendent ! Le bon Dieu et la Sainte Vierge ne se mêlent pas des affaires de ce bas monde, sans quoi il n’y aurait pas tant d’injustices et de canailleries…
— Alors, laissons-le.
Toutes deux s’en revinrent tristement à Vern, et vécurent tout l’hiver bien étroitement. Vers la Noël, un dimanche, la Mondinette vint apporter de bonnes nouvelles de Blaise, et puis un écu de six livres qu’il envoyait à sa mère.
— Le pauvre petit ! faisait celle-ci, les yeux humides.
Enfin, un mois après, sur les délibérations des municipalités de Vern et de Périgueux, provoquées par le défenseur de Jouanny, un décret, rendu au nom du roi, ordonna sa mise en liberté.
Lorsqu’il arriva un soir par un temps de neige, et les