— Je ne veux pas vous faire geler là ; mais espérez un peu que je m’habille.
Après avoir, dans l’obscurité, repris ses vêtements jetés sur le pied du lit, la petite fit une place à Blaise, qui ôta ses souliers et se coucha, tout vêtu, près d’elle.
Ils ne dormirent point, et, toute la nuit, bouche à bouche, chuchotèrent des aveux d’amour et des promesses de fidélité, entremêlées de légères caresses. Puis, la petite dit ses projets pour cacher son jeune ami. Il n’y avait à la maison que la mère-grand ; le père et le frère suivaient les foires aux environs pour faire un troupeau de cochons qu’ils devaient conduire à Bordeaux en passant par la maison… Jusque-là, il se musserait dans le fenil…
Le matin, Mondinette se leva, respectée par son amoureux. Ce n’était pas sans de violents efforts qu’il s’était contenu ; mais il lui semblait qu’il aurait été une canaille d’abuser de la naïve confiance de la petite. Aussi, malgré quelques baisers et des étreintes brusques, avait-il tenu sa promesse.
Il resta trois ou quatre jours caché dans le grenier à foin, où la Mondinette lui portait à manger sans que la vieille « grande », qui n’était pas trop rusée, s’en aperçût. Une après-dînée des pas de chevaux se firent entendre, et Blaise, regardant par un trou de la tuilée, vit un maréchal des logis de la prévôté et deux cavaliers, qui, en passant dans le chemin, s’informèrent à la vieille grand’mère si on n’avait pas vu de ces côtés le jeune « sieur de Roquejoffre ». Puis, un