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— Nous n’avons pas de bonheur ! ajouta-t-elle ensuite.

Après les réflexions et doléances que comportait le sujet, le sac fut ouvert, où il se trouva des sortes de racines d’un gris jaunâtre, rondes comme des pommes, bosselées, avec des sortes de verrues implantées dans des creux.

— Ce sont des parmentières ! s’écria Jouanny.

Et il lut un papier plié qui se trouvait dans le sac, où était couchée tout au long une instruction de Mlle Bertin de Bellisle, sur la matière de cultiver les pommes de terre et sur les diverses façons de les accommoder pour la nourriture des personnes.

— Jamais je ne mangerai de ça ! s’exclama la Toinou.

— Pourquoi ? répliqua Jouanny. J’en ai tâté, c’est très bon. Aux temps de famine où les gens du Périgord mangeaient les mauves, les orties et autres herbes des chemins, ils eussent été bien heureux d’en avoir !

Après quelques autres propos sur ce sujet, Mme de Roquejoffre en revint à ce nouveau malheur qui leur advenait. Qu’allait faire Blaise, maintenant ? Et elle se désolait.

— Ne vous tourmentez pas tant pour cela, lui dit Jouanny doucement. Vous avez encore des amis qui, tout petits qu’ils sont, ne vous abandonneront pas dans la peine…

Elle le regarda émue pendant qu’il continuait :

— Il faut que Blaise puisse vous aider à vous tirer d’affaire. Il est grand et fort, que ne se met-il un peu à travailler votre bien ?