attaque de paralysie, et, en ce moment, depuis la veille, il tirait aux traits de la mort. Le domestique, ex-soldat d’ordonnance du vieil officier, et la cuisinière sa femme, expliquèrent à Blaise que, n’ayant eu aucun ordre de leur maître, ils ne pouvaient le recevoir en une telle occurrence, car on s’attendait à chaque instant à le voir passer. Bien avait-il dit pourtant de remettre au messager, pour Mme de Roquejoffre, un petit sac envoyé en son absence par Mlle de Bellisle. Et disant cela, le domestique alla le quérir. Après donc que Mathivet eut déposé sur le palier les armes empaquetées, il prit le sac sous son bras, et le pauvre Blaise, tout déconfit, s’en retourna avec lui jusqu’à son auberge sise au fond du cul-de-sac des Vinaigriers, près de la tour de Girondou, située entre celles de Mathaguerre et de las Fargeas.
— Pendant que je vais faire mes commissions, dit le messager à Blaise, vous pouvez bien vous promener et voir la ville. Il vous sera toujours aisé de retrouver notre gite, en suivant les murs jusqu’à cette tour-ci, qui est la troisième en descendant de la porte Taillefer dont vous voyez d’ici les tours à chapeau pointu. Ce soir, nous souperons, et demain nous repartirons le plus tôt qu’il se pourra.
Ainsi renseigné, Blaise remonta jusqu’à la porte Taillefer, semblable à un petit château-fort, dont les toits d’ardoise, surmontés de girouettes, reluisaient au soleil. Un peu plus haut, il fut arrêté par une maison adossée au rempart qui barrait le chemin de ronde. Une jolie fille qui se trouvait devant cette