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avait jetés dans une tour de Roquejoffre pour couvrir sa retraite. Il avait fallu, pour déloger ces entêtés, une dizaine de coups de coulevrine qui avaient jeté bas la tour.

L’archéologue venait donc prier Jouanny de lui servir de guide dans les environs. D’abord, il voulait aller au château de Roquejoffre.

— Est-ce loin ? demanda-t-il.

— Il y en a pour une heure de chemin.

— Alors, partons si vous voulez ?

En route, l’ancien mestre-de-camp interrogea son guide et apprit que le château, à peu près ruiné, était pourtant encore habité par la dame de Roquejoffre, à qui il avait donné un louis.

Ce souvenir faisait maugréer l’archéologue le long du chemin. « Sot ! bélitre ! » se disait-il.

En arrivant, aussitôt après les premières politesses, M. de Villemur s’excusa de son mieux et mit sa méprise sur le compte d’une excessive distraction qui l’affligeait parfois, au point de le rendre incivil.

— Oh ! monsieur ! tout autre s’y serait trompé ! dit tristement Mme Charlotte.

En causant, elle fut amenée incidemment à parler de sa famille, originaire des environs d’Issigeac. Le nom de Vival parut éveiller des souvenirs chez M. de Villemur ; il rêva un instant, puis dit :

— Une de mes tantes avait épousé un Vival.

— Ma grand’mère était une demoiselle de Villemur, fit Mme de Roquejoffre.

— Alors, vous êtes ma nièce à la mode de Bre-