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Blaise fut expédié coup sec à Vern dire à Jouanny de prévenir le juge. Lorsque le garçon entra dans la boutique de l’arquebusier, il y trouva un étranger qui examinait curieusement une vieille hallebarde de guerre. Ce personnage ayant ouï le récit fait à Jouanny s’enquit de la direction et déclara aussitôt qu’il voulait aller examiner le squelette.

Le juge prévenu, l’étranger et Jouanny, porteur d’une scie, tous trois guidés par Blaise, allèrent droit au Bois-des-Huguenots, à travers pays.

Chemin faisant, l’étranger déclina ses noms et qualités : le comte de Villemur, ancien mestre-de-camp du régiment d’Aquitaine, demeurant à Périgueux, rue des Plantiers, et s’occupant d’archéologie.

— Je veux ne savoir plus distinguer un morion d’une bourguignote, si ce n’est pas là un parpaillot de Duras ! s’écria l’archéologue en voyant la position du squelette.

« Montluc raconte dans ses Commentaires, ajouta-t-il en s’adressant au juge, que des fuyards huguenots se jetèrent, après la déroute de Vern, dans un bois à main gauche, et montaient sur les châtaigniers où les Espagnols et les Gascons les tiraient comme des oiseaux ; de là, ce nom de Bois-des-Huguenots… Mais il faut achever d’ouvrir l’arbre, peut-être trouverons-nous quelque objet probant. »

Le châtaignier éventré, les détritus enlevés, le squelette entier se vit affaissé au fond. En grattant, on trouva auprès, une douille et un fer de pique