de Guillaumette et de son frère la touchaient vivement : il lui semblait être chez de bons parents.
Après la soupe, la Toinou, mise au fait, apporta une poule au pot bouillie ; puis la Mette se leva et confectionna l’omelette traditionnelle de Pâques, la pascado, comme on dit en certains cantons du Périgord. Ensuite la Toinou servit le quartier d’agneau rôti, et une salade de laitue parfumée au cerfeuil et à l’estragon.
— C’est un vrai dîner de Pâques que vous nous donnez là, dit Mme Charlotte.
— Encore qu’il soit bien modeste, j’imagine que les Israélites en Égypte s’en seraient contentés, répondit Jouanny.
Le frère et la sœur s’efforçaient d’égayer le repas par leurs propos, et racontaient les petites histoires locales et les nouvelles du pays. À la desserte, Mette alla prendre dans un buffet des noix, des amandes, et une belle tarte aux pruneaux par elle pâtissée, qui lui valut force compliments, quoique un peu massive peut-être. Puis on parla de la sortie du curé au prône, et lors Mette expliqua que sa colère venait de ce que la dame duchesse lui avait fait porter, pour la rente d’une fondation d’obit, un chapon qui n’en était pas un, n’ayant à dire que la crête…
Et la bonne créature éclata de rire.
La sonnerie des vêpres trouva tout le monde à table, buvant du ratafia de cassis et de l’eau de coings, en échangeant d’agréables propos de digestion. La Toinou resta afin de remettre tout en ordre.