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poche, tenu par la lanière. Et comme il coupe bien !

— Tant mieux que vous en soyez content !

Dans la cuisine qui communiquait à la boutique, ils trouvèrent Guillaumette, qu’on appelait pour faire court, Mette, la sœur aînée de Jouanny, vieille fille ressemblant fort à son frère, mais, à l’encontre de lui toujours grave, souriant toujours.

En ce moment, elle était fort affairée à embrocher un beau quartier d’agneau, et ce fut l’haste à la main qu’elle souhaita la bienvenue à ses hôtes et les engagea, selon l’usage du Périgord, à se « tourner vers le feu ».

Après les portages échangés, Mme de Roquejoffre dit à Mette combien elle regrettait de lui occasionner tant de peine.

— Excusez-moi, répliqua la vieille fille, ça n’est point une peine, mais au contraire un grand plaisir et un honneur !

Et elle souriait comme toujours en disant cela ; et on voyait dans ses yeux qu’elle disait vrai.

S’étant un peu reposés, Blaise et sa mère se levèrent pour aller à la messe, suivis de la Toinou.

— Il y en a bien pour une heure et demie, à cause des communions, leur dit la Mette ; lorsque vous reviendrez tout sera prêt !… Moi, j’ai été à la première messe, ajouta-t-elle en manière d’explication.

Jouanny accompagna Mme Charlotte jusqu’à la porte de l’église, puis revint chez lui.

C’était une église de campagne, à toit de grange, banale et sans caractère. Il semblait qu’on l’eût