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tailleuse, ça fut d’autres… et ainsi jusqu’à son mariage…

— Et après aussi, malheureusement pour moi ! ajouta Mme de Roquejoffre.

— C’est vrai qu’en cela vous fûtes bien à plaindre, dame ! et aussi pour ce que le défunt monsieur vous a ruinée, et lui, et tout !

— Hélas !

— Mais ne craignez point ! En remémorance de son accointance, je ne vous abandonnerai jamais, et je vous aiderai à vivre, et au jeune monsieur !

— Tu es une brave fille, Toinou ! Je te remercie.

— Ça n’en vaut pas la peine, dame !… Voyez-vous, il me semble que du jour où le pauvre monsieur me prit là-bas, dans ce taillis qu’on a coupé trois ou quatre fois depuis, je suis à ceux de Roquejoffre !… Mais je pense qu’il est temps de mettre le millassou au feu, ajouta-t-elle en portant la « tourtière » devant le foyer.

Pendant cette conversation, le jeune Blaise était arrivé dans un fond entre deux « termes » boisés de châtaigniers à fruit. Là contre un arbre, gardant un troupeau de dindons, était assise une drolette de quinze ans, qui sourit, le voyant venir.

— Bonjour, Mondinette ! — fit le garçon, en se seyant près d’elle.

— Bonjour, monsieur Blaise !

— Un joli monsieur ! répliqua-t-il gaiement en montrant sa veste déchirée.

Et ils se mirent à babiller, pendant que dans le bois