pentes moins dures à des coteaux couverts de châtaigneraies aux sous-bois de fougères, et à des plissements de terrain aux arêtes enchevêtrées, couverts de bruyères parsemées de genêts aux fleurs d’or, et de taillis de chênes qui commençaient à verdoyer.
À mi-côte, un vieux chemin tracé dans le sol calcaire par les bêtes de somme, montant du vallon et contournant le puy, allait rejoindre les coteaux en arrière, dans la direction de Neuvic-sur-l’Ille.
Cependant, ayant achevé son « croustet » de pain, le jeune Blaise de Roquejoffre enjamba d’un saut les gros « quartiers » de pierre assemblés devant la porte en mode de perron, et, allant à l’évier de la cuisine, but à même le godet de bois du seau, puis, ressortant aussitôt, descendit le puy en bondissant comme un jeune cabri.
Presque aussitôt un bruit de sabots s’ouït à l’intérieur et une belle femme d’environ trente ans vint et s’arrêta sur le pas de la porte. Elle était vêtue comme les paysannes du Périgord. Un fichu d’indienne lui couvrait les épaules et se croisait sur la poitrine, les bouts retenus par la ceinture d’un tablier qui recouvrait son cotillon de droguet. Une simple coiffe de linon à barbes encadrait son visage agréable, légèrement bruni, qu’éclairaient des yeux gris luisants, sous des cils noirs. À un certain air de jeunesse et quelque ressemblance des traits, on l’eût pu croire la sœur aînée du garçon qui descendait si lestement la côte ; c’était sa mère, Charlotte de Vival, veuve du défunt M. de Roquejoffre auquel on l’avait mariée dès l’âge