avait poussé dans une fente et pendait sur la clef de voûte, légèrement descendue, qui portait des armoiries rongées par le temps et les hivers, où l’on distinguait à peine le chevron héraldique des Roquejoffre. Attenant à ces bâtiments mal dolés, d’énormes mont-joies de décombres recouvertes de ronces, de « choux d’âne » et d’orties, d’où sortaient des pans de murailles écroulées et quelques maîtresses poutres qui achevaient de pourrir, attestaient que ce castel misérable avait eu jadis une certaine importance.
Autour des bâtiments délabrés et des ruines, s’étendaient en déclivité des sortes de « codercs » à l’herbe rase, où quelques poulailles vaguaient, et des terrains pelés, comme par des dartres terrestres, où, parmi la pierraille, poussaient de rares chardons broutés languissamment par une maigre bourrique. Tout près, dans un « lac », ou mare, alimentée par les pluies et ombragée par des ormeaux plusieurs fois centenaires, quatre ou cinq canards barbotaient.
Au-dessous, sur les pentes roides, dévalaient des friches rocailleuses, où pointaient, de loin en loin, des genévriers à la verdure grisâtre, entremêlés de ronciers et de quelques touffes d’ajoncs épineux. En de certains endroits, des vestiges de murailles et des vieilles souches tordues, à moitié déracinées par la « ravine », témoignaient qu’il y avait eu là des vignes. Dans le fond, le puy s’arrondissait à l’entrée d’une combe, au bord du vallon du Vern. Du côté opposé, vers les hauteurs, il se raccordait par des