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�XXXV juste, quʼune démonstration est incomplète ou peu rigoureuse, il en rejéte assez durement la faute sur Théon ou quelque autre commentateur, quʼil accuse nettement dʼineptie ou au moins dʼignorance en mathématiques. Le nouveau traducteur, sans sʼéloigner beaucoup de cette maniére de voir de Simson, est au moins plus modéré dans les termes ; et pour rejetter plusieurs choses qui véritablement paraissent peu dignes dʼEuclide, il a, ce qui manquait à Simson, lʼautorité dʼun bon manuscrit, dans lequel les passages dignes de censure se trouvent omis ou corrigés. Cette prévention en faveur de son auteur, et la supériorité du manuscrit du Vatican sur tous les autres, ont fait penser à M. Peyrard, que ce manuscrit pourrait bien être le véritable texte dʼEuclide, , tandis que tous les autres, et en particulier ceux qui ont servi à lʼédition de Bäle ou dʼOxford, seraient les éditions données par Théon, ou par les commentateurs venus aprés lur. . . . . En avouant que nous nʼavons aucun argument bien péremptoire pour rejeter la conjecture de M. Peyrard, nous dirons pourtant quʼelle ne nous. parait pas suffisamment établie. . . . . . . Nous nʼattribuerons donc pas à Théon toutes les différences qui se trouvent entre les manuscrits plus modernes et le manuscrit du Vatican ; nous ne dirons pas que ce manuscrit soit le texte véritable dʼEuclide, car alors il faudrait attribuer à Euclide les mauvaises leçons que M. Peyrard a justement rejetées de son édition pour suivre ou les autres manuscrits ou les éditions de Bâle et dʼOxford. Nous ne dirons pas même que Théon soit décidément lʼauteur de la définition condamnée par Simson ; il est vrai que Théon la développe et l’explique dans son commentaire sur lʼAlmageste ; mais il la rapporte sans pour cela sʼen déclarer lʼauteur, au lieu que dans un autre endroit il donne formellement comme de li le théorème concernant les secteurs, quʼil dit avoir démontré dans son explication dʼEuclide, car cʼest ainsi que pour éviter lʼéquivoque nous traduisons le mot £xóvcc, quʼon traduit communément par le mot édition. Nous nʼaccuserons point Théon dʼavoir supprimé des démonstrations rigoureuses, pour en substituer dʼautres qui ne prouvent rien ou qui sont inintelligibles. Nous admettrons aisément que Théon a pu commettre quelques fautes par inattention, mais non quʼil ait été assez ignorant pour ne sentir ni le mérite dʼune bonne démonstration, ni les défauts de celles quʼil mettait à la place. Au reste, ce reproche que nous avons lʼair dʼadresser à M. Peyrard, va bien plus justement à Simson, dont la préface toute entiére roule sur cette idée ; et dʼailleurs nous sommes loin de donner trop dʼimportance à lʼopinion dʼun commentateur sur la source des erreurs avouées quʼil s’agit de rectifier. Que ces erreurs viènent d’Euclide lui-même ou de lʼun de ses commentateurs, ou, ce qui souvent est plus probable, quʼelles viénent des copistes, rien nʼest plus indifférent ; pourvu que le nouvel éditeur les corrige bien, il aura rempli sa táche ; et sʼil peut prouver que ses corrections sont appuyées du témoignage dʼun ancien manuscrit, on nʼa rien de plus à lui demander. Ce qui distingue les Éléments d’Euclide, ce sont moins les théorèmes eux-mêmes, ou lʼordre dans lequel il les a fait dériver les uns des autres, que la manière dont il les a démontrés. . . . . . . . . , Le mérite principal est dans la marche rigoureuse quʼil a suivie dans toutes ses démonstrations ; on pourrait dire cependant que cette méthode méme a trouvé plus de próneurs que dʼimitateurs. . . . . . . Mais sans nous déclarer exclusivement les admirateurs dʼune maniére passée de mode, nous dirons que cette maniére a des avantages précieux, en méme temps quʼelle a des inconvénieits graves ; quʼelle forme un langage aujóurdʼhui peu connu et qui mérite de lʼétre dʼavantage ; quʼen