�XXXIV dʼétre adoptées de préférence, enfin si le livre remplit bien toutes les conditions qui pouvaient étre exigées. La classe dʼhistoire et de littérature ancienne a été en même temps invitée à considérer la traduction sous le rapport. du style et de lʼexécution ; S. E. prie les deux classes de vouloir bien, soit en particulier, soit en se réunissant, examiner le volume sous ces divers rapports. Deux commissions ont été nommées ; les deux rapporteurs choisis par elles ont eu plusieurs conférences ; ils se sont trouvés du méme avis, et chacun dʼeux sʼattachera plus particulièrement aux objets qui sont de sa compétence, en observant la ligne de démarcation tracée par S. E. le Ministre de lʼintérieur.
Lʼouvrage est précédé d’une préface, où l’éditeur rend compte des recherches qu’il a faites,
des secours quʼil s’est procurés, du système qu’il a suivi ; cette préface est en deux langues, nous
Bʼen examinerons ici que les idées.
Ce quʼon sait sur la personne dʼEuclide se réduit à bien peu de chose, mais son ouvrage jouit de
la plus grande réputation. On convient assez généralement quʼEuclide nʼa fait que rassembler et
mettre en ordre les théorémes trouvés par les géometres qui étaient venus avant lui ; peut-être
a-t-il augmenté le nombre de ces théorémes, il se peut quʼil en ait perfectionné les démonstrations ; cependant quelques auteurs attribuent ces démonstrationsà à Théon, l’un des plus anciens
et plus célèbres commentateurs des Éléments. Proclus, qui nous a laissé quatre livres de commentaires sur le premier livre dʼEuclide, dans une longue liste de tous les grecs qui se sont
distingués dans les mathématiques, en cite quatre qui avaient composé des éléments avant Euclide.
Le premier est Hippocrate de Chios, célébre encore aujourdʼhui par ses Lunules ; le second est
Léon, dont lʼouvrage était plus plein, plus utile que celui de son prédécesseur ; le troisiéme est
Theudius de Magnésie, que Proclus loue pour lʼordre quʼil a mis dans la rédaction ; aprés Léon
vient Hermotime de Colophon, qui, perfectionnant les découvertes d’Eudoxe et de Thætète ;
mit aussi beaucoup du sien dans les éléments ; peu de temps aprés vint Euclide, qui, suivant
le témoignage de Proclus, rassembía les éléments, mit en ordre beaucoup de choses trouvées
par Eudoxe, perfectionna ce qui avait été commencé par Tʼhotéte, et démontra plus rigoureusement ce qui nʼayait encore été que trop mollement démontré avant lui. Euclide vivait sous
le premier des Ptolémées, car Archimède le cite dans son premier livre ; il avait fait beaucoup
d’autres ouvrages remarquables par leur admirable exactitude et pleins de théories savantes.
Proclus cite particulièrement son optique, sa catoptrique, ses éléments de musique, et enfin, son
livre des diærèses, Aæipéetwy ; mais ce quʼil admire surtout cʼest le livre des éléments, tant pour
l’ordre que pour le choix des théorèmes et des problèmes, qui méritent véritablement le nom
dʼélémentaires : il est à remarquer que Proclus ne dit rien des données, et quʼil nʼa pas nommé
Théon.
Ce passage que nous traduisons fidèlement, et dont Grégori dans sa préface avait seulement
extrait quelques lignes, semble décisif ; aussi l’idée de ceux qui voulaient dépouiller presque entièrement Euclide en faveur de Théon, a-t-elle été vivement combattue par Butéon et Savilius ;
Robert Simson en se rangeant à leur avis, le modifie d’une manière qui le rend encore plus
favorable à Euclide. Par une espéce de superstition, excusable dans un traducteur, il a lʼair de
poser comme un axióme quʼil est impossible quʼEuclide se soit jamais trompé, ou qu’il ait eu la
moindre distraction. Ainsi quand il est obligé de reconnaitre quʼune définiuon nʼest pas assez