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PRÉFACE.

des Données dʼEuclide, qui sont certainement les seuls ouvrages qui nous restent de ce géomètre à jamais célèbre. Pour cela, je comparai le manuscrit 190 avec lʼédition dʼOxford, et jʼécrivis les variantes en marge de lʼouvrage imprimé.

Ce travail terminé, jʼexaminai attentivement les variantes marginales, et à l’aide des autres manuscrits, jʼadoptai ou je rejetai, pour lʼédition de Paris, telle ou telle variante. Le manuscrit 190 a toujours eu la préférence, toutes les fois que je nʼavais pas de motuf pour préférer une leçon à une autre.

Le texte grec étant ainsi arrêté, je le traduisis en latin, et je fis à la traduction francaise les changements exigés par les variantes que jʼavais adoptées.

Ma traduction latine correspond mot pour mot au texte grec, à moins que quelque règle particulière ne m’ait forcé de faire autrement. On trouvera quelquefois des hellénismes dans ma traduction, ou du moins certaines expressions qui semblent sʼécarter un peu du génie de la langue latine.

Jʼaurais pu les éviter ; mais ma traduction aurait été moins fidèle. Jʼavais soumis mon système de traduction à des personnes versées dans la langue grecque et dans la langue latine. M. Delambre, secrétaire perpétuel de la classe des sciences physiques et mathématiques de lʼInstitut impérial de France et trésorier de l’université impériale, eut la complaisance de lʼexaminer avec soin, et de mʼaider de ses sages conseils. Voici la lettre qu’il me fit lʼhonneur de mʼécrire à ce sujet :


Paris, ce 20 février 1815.


Monsieur, jʼai lu avec plaisir les six premières feuilles de votre Euclide en trois langues. Vos commissaires avaient exprimé le vœu de voir paraître une édition grecque du texte dʼEuclide, purgée de toutes les fautes que les manuscrits vous ont fait rectifier, et enrichie de toutes les additions quʼils vous ont fournies : vous allez remplir leur vœu, et celui de tous les savants.

Jʼapprouve beaucoup le parti que vous avez pris de rendre la version latine aussi littérale que le permet le génie des deux langues. Les grecs avaient deux moyens pour indiquer les cas obliques, la terminaison et lʼarticle ; quand lʼune de ces deux ressources leur manquait, comme il arrive souvent en géométrie, lʼarticle suffisait pour ôter toute incertitude.