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PRÉFACE.



Euclide vivait du temps de Ptolémée-Lagus, vers lʼan 272 avant lʼère vulgaire ; Archimède lʼa cité dans plusieurs de ses livres. Ptolémée ayant demandé à Euclide s’il n’y avait pas de manière plus facile que la sienne pour apprendre la Géométrie, Euclide répondit quʼil nʼy avait point de chemin royal pour arriver à cette science. C’est tout ce que nous savons dʼEuclide : on ignore même quelle fut sa patrie.

Beaucoup de géomètres avaient paru avant Euclide. Le premier des Grecs, Euclide rassembla leurs ouvrages, les mit dans un ordre convenable, et donna des démonstrations inattaquables de ce qui nʼavait pas été démontré d’une manière rigoureuse.

Euclide avait composé un grand rombre d’ouvrages. Les treize livres des Éléments et les Données sont les seuls qui soient parvenus jusquʼà nous.

Les Éléments dʼEuclide ont toujours été regardés comme le plus parfait de tous les livres élémentaires ; ils ont été traduits et commentés dans toutes les langues.

Cardan, en parlant des Éléments dʼEuclide, sʼexprime ainsi : Quorum inconcussa dogmatum firmitas, perfectioque adeo absoluta est, ut nullum opus jure huic aliud comparare audeas ; quibus fit ut adeo veritatis lux in eo refulgeat, ut soli hi in arduis quæstionibus videantur posse a vero falsum discernere, qui Euclidem habeant familiarem.

Pemberton nous appread qu’il avait entendu plusieurs fois Newton se plaindre de sʼétre livré tout entier aux ouvrages de Descartes, et des autres algébristes, avant dʼavoir étudié et médité les Éléments dʼEuclide.

M. Lagrange, dont lʼEurope déplore et déplorera long-temps la perte, me répétait souvent que la Géométrie était une langue morte ; que celui qui