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non plus Cn. Octavius (11), à cause de ſon mot fameux au roi Antiochus. Ce prince promettant de lui répondre, celui-ci, avec une baguette qu’il tenoit par haſard, traça un cercle autour du roi, & le força de lui donner ſa réponſe avant qu’il en ſortît. Ayant été tué dans cette ambaſſade, le ſénat lui érigea une statue dans le lieu le plus apparent de la place aux harangues. Je trouve qu’on décerna une ſtatue à la vestale Taracia Caia, ou Suffetia, pour être placée où elle voudroit ; cette addition au décret n’eſt pas moins honorable pour elle, que d’avoir été, quoique femme, honorée d’une ſtatue. Voici, dans les propres termes des annales, ce qui la lui mérita : Pour avoir fait préſent au peuple du champ du Tibre.

section douzieme.
A quels étrangers on éleva des ſtatues à Rome par décret public.

Je trouve aussi qu’on éleva des statues à Pythagore & à Alcibiades aux deux angles de la place des comices, lorsque, dans la guerre contre les Samnites, l’oracle d’Apollon Pythien eut ordonné d’ériger dans le lieu le plus honorable deux ſtatues, une au plus brave, & l’autre au plus ſage des Grecs. Elles ſubſiſterent juſqu’à ce que le dictateur Sylla fit bâtir le ſénat dans cet endroit. Il eſt étonnant que les ſénateurs d’alors aient donné la préférence pour la ſageſſe à Pythagore ſur Socrate, qui, dans le