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rain dont on ne peut rendre raiſon ; car quoique des ſimulacres & des ſtatues qu’on en a faits aient été l’ouvrage de l’intelligence humaine, c’eſt la fortune qui en a déterminé le mélange[1]. Précieux par ſa couleur, qui tire ſur celle du foie, on l’appelle à cauſe de cela hépatizon[2] ; il eſt bien inférieur à celui de Corinthe, mais fort au-deſſus de ceux d’Egine & de Délos, qui ont été long-temps les plus eſtimés.

section quatrieme.
De celui de Délos.

L’airain de Délos eut la plus ancienne réputation ; de tous les côtés de la terre on venoit l’acheter dans cette iſle, c’eſt pourquoi les atteliers s’en occuperent. Son plus noble uſage fut d’abord d’être employé à faire des pieds pour les lits de table à trois perſonnes, & des baluſtrades. Il parvint enſuite aux ſimulacres des dieux & aux effigies des hommes & des animaux.

section cinquieme.
De celui d’Egine.

Celui d’Egine en approcha. L’iſle n’en produit

  1. Je ſuis, pour cette phrase, la leçon d’un manuſcrit que Dalechamp indique comme ancien ; elle ſauve à Pline une penſée recherchée & ridicule : Præter hæc, eſt cujus ratio non poteſt reddi, quoniam temperamentum fortuna dederit ſimulachris ſigniſque hominis manu factis.
  2. Hépatizon, tirant ſur le foie. Ne ſeroit-ce pas la roſette ?