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notes sur le xxxiv livre

(4) Page 6. Je me propoſois, pour cette édition, d’évaluer à-peu-près les ſommes que je trouve dans mon original, au prix de notre monnoie actuelle. Pour y parvenir, je conſultai les traducteurs les éditeurs & les commentateurs ; & le réſultat de mes recherches fut de trouver beaucoup de contradictions. J’aurois voulu m’en tenir à doubler le calcul du P. Hardouin : car en 1685, lorſqu’il fit ſa premiere édition, la valeur numéraire des eſpeces étoit environ à moitié moins qu’elle n’eſt aujourd’hui ; mais à ces égards on lui diſpute auſſi l’exactitude. Vouloir concilier tant d’avis contraires, prétendre débrouiller le chaos que préſente une foule de ſavants calculs, ſeroit une tentative trop au-deſſus de mes forces : je me contenterai de rendre toujours en mots françois les mots ou les chiffres qui marquent les ſommes anciennes, & je n’irai pas au-delà.

La paye annuelle d’un tribun militaire étoit, dit-on, de 1460 deniers. Faut-il croire que Pline ait dit ce qui eſt ici dans ſon texte ? Ne ſeroit-ce pas plutôt quelque fabricateur ſans goût & ſans connoiſſance des arts, qui le lui auroit prêté ? Parceque de beaux ouvrages en bronze auront tiré leur nom de chandelle, il faudra rougir de les payer 1460 deniers ? En tout cas, le fabricateur auroit aſſez, bien pris le tour & le ſtyle de Pline.

(5) Page 6. J’ai eu long-temps ſur ma table un manuſcrit de Pline, & je l’ai conſulté ſouvent. Au lieu de ſesſtertiis quinquaginta, comme on lit, je crois, dans toutes les éditions, il dit, pondo quinquaginta. N’ayant aucune raison de rejetter la leçon ordinaire, je m’y tiens ; mais parlons du manuſcrit.

Il a été donné par l’impératrice des Ruſſies à la bibliothèque impériale de Pétersbourg, en 1774 ; & je dois marquer ici ma reconnoiſſance à M. le directeur & à MM. les bibliothécaires, ont bien voulu me le confier autant de fois & pour auſſi long-temps que j’en ai eu beſoin.