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traduction du xxxiv livre

est battu en feuilles très minces[1]. Le régulaire ſe fait aſſi dans d’autres mines que celles de Cypre, ainsi que le caldarium : la différence entre ces deux eſpeces est que le caldarium, fragile ſous le marteau, ne peut que ſe fondre, & que le régulaire, ainſi que tout l’airain de Cypre, eſt malléable, ou ductile comme d’autres l’appellent. Mais par le travail on peut, même dans les autres mines, lui faire perdre l’aigreur du caldarium : car tout airain ſoigneuſement purifié au feu & recuit devient régulaire & malléable. Parmi les autres eſpeces, celle de la Campanie a la préférence : il y en a de ſemblable dans plusieurs parties de l’Italie & dans les provinces ; mais comme on y manque de bois, on ajoute huit livres de plomb (ſur cent livres de bronze) & on le fait bien recuire. C’eſt dans la Gaule ſurtout, où l’on fond le cuivre entre des pierres rougies au feu, qu’on peut remarquer quelle différence la maniere de fondre opere ſur le cuivre ; car celle-ci le brûle, & le rend noir & caſſant : d’ailleurs on ne l’y fait recuire qu’une fois ; & plus il eſt recuit, meilleur il devient.

CHAPITRE IX.

Il n’eſt pas hors de propos non plus d’obſerver que, par un grand froid, l’airain ſe fond mieux.

  1. C’eſt le pyropus, en françois du clinquant.