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cru devoir faire connoître en paſſant cet exemple de l’inconſtance humaine (56).

36°. En parlant des ſtatues, il ne faut pas en oublier une dont l’auteur eſt incertain. C’eſt un Hercule, qui eſt près de la tribune aux harangues à Rome ; il eſt revêtu de la fatale tunique, ſon air est furieux, il paroît ſentir dans cette tunique ſon dernier moment. Cette ſtatue eſt chargée de trois inſcriptions : la premiere porte que L. Lucullus l’a acquiſe à la république, du butin fait ſur les ennemis ; l’autre, que le fils, encore mineur, de Lucullus l’a conſacrée en conſéquence d’un décret du ſénat ; la troiſieme, que Titus Septimius Sabinus, édile curule, l’a rendue au public, de privée qu’elle étoit : tant ce ſimulacre étoit digne qu’on ſe disputât l’avantage de l’avoir donné à la république !

section vingtieme.
De la différence des airains & de leur alliage. Du pyropus. De l’airain de Campanie.

Revenons maintenant aux différentes eſpeces d’airain & à leurs alliages. On trouve en Cypre le coronaire & le régulaire, qui l’un & l’autre ſont ductiles (57). Le coronaire applati en lames minces & teint avec du fiel de taureau, imite l’or, & l’on en fait les couronnes des histrions. En y ajoutant ſix ſcrupules d’or par once, il imite la flamme lorſqu’il