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11°. Une autre ſtatue fait honneur à la bonté de ſon cœur : car il a fait le conducteur du quadrige de Calamis, afin qu’on ne crût pas que celui-ci eût moins bien réuſſi dans la figure d’homme que dans les chevaux. Ce même Calamis a fait encore d’autres quadriges & des chars à deux chevaux, genre dans lequel il fut toujours ſans égal. Mais qu’on ne croie pas qu’il fut inférieur à repréſenter les hommes (41) il n’y a point d’Alcmene plus célébré que la ſienne.

12°. Alcamene, éleve de Phidias, a travaillé auſſi le marbre ; & il a fait en bronze un athlete, qu’on appelle Encrinomenos[1]. Ariſtide, éleve de Polyclete, a fait des chars à quatre & à deux chevaux. On eſtime la lionne d’Iphicrate. Une courtiſanne nommée Leæna (la Lionne), que ſon chant, accompagné de la lyre, avoit miſe dans l’intimité d’Harmodius & d’Ariſtogiton, ſouffrit la torture juſqu’à la mort, ſans découvrir le complot qu’ils avoient formé de tuer les tyrans. Les Athéniens voulant honorer ſa mémoire, ſans qu’on pût cependant leur reprocher d’avoir célébré une courtiſanne ; firent exécuter la figure de l’animal dont elle portoit le nom ; & pour faire comprendre la cauſe de cet honneur, ils ne voulurent pas que l’artiſte fît de langue à cette repréſentation.

  1. Le préférable.