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traduction du xxxiv livre

qu’il avoit conſacré. tous ſes travaux à Xerxès & à Darius.

10°. Praxitele, plus heureux dans le marbre, y fut auſſi plus célèbre. Il a cependant fait de très beaux ouvrages en bronze : un enlevement de Proſerpine, une Cérès qui ramene ſa fille, un Bacchus, l’ivreſſe perſonnifiée par un ſatyre devenu célebre, & que les Grecs ſurnomment Périboétos[1]. Les ſtatues qui étoient devant le temple de la Félicité ſont auſſi de lui, ainſi qu’une Vénus qui fut brûlée avec le temple ſous le regne de Claudius : cette figure égaloit ſa Vénus de marbre, ſi renommée dans tout le monde. Il a fait auſſi une femme qui entrelace des couronnes, une vieille mal propre, & un eſclave portant du vin ; les tyrannicides Harmodius & Ariſtogiton, ſtatues que Xerxès, roi de Perſe, avoit enlevées, & qu’Alexandre, après la conquête de la Perſe, rendit aux Athéniens ; un jeune Apollon guettant avec une fleche un léſard qui ſe gliſſe près de lui, & qu’on appelle du mot grec Sauroctonos[2]. On voit aussi de lui deux figures qui ont deux expreſſions différentes, une matrone qui pleure, & une courtiſanne qui exprime la gaieté. On croit que celle-ci eſt Phryné, & l’on prétend découvrir en elle tout l’amour de l’artiste, & dans ſon air, la récompenſe d’une courtiſanne (40).

  1. Le fameux.
  2. Tueur de léſard.