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traduction du xxxiv livre

ſont dans le palais de l’empereur Titus. La plupart regardent cet ouvrage comme le plus parfait. Il fit auſſi un Mercure qui étoit à Lyſimachie, un Hercule qui eſt à Rome ; un brave qui prend ses armes pour courir au combat, & un Artémon, qui fut ſurnommé périphorétos[1], ſont auſſi de lui. On regarde cet artiſte comme ayant porté la ſtatuaire au plus haut degré, & comme ayant perfectionné la ciſelure, que Phidias avoit découverte. C’eſt lui qui a imaginé de faire porter les ſtatues ſur une ſeule jambe. Varron écrit cependant que ſes figures ſont quarrées, & qu’elles ſe reſſemblent preſque toutes (31).

3°. Myron naquit à Eleuthere, & fut auſſi diſciple d’Agélade : c’eſt ſa vache, louée dans des vers que tout le monde connoît, qui fit ſur-tout ſa réputation ; car la plupart des hommes doivent moins leur renommée à leur propre génie, qu’à celui des autres (31). Il a auſſi fait un chien, un homme qui jette le disque, un Perſée, des ſcieurs de bois[2],

  1. Qu’on porte en litiere. Ce ſurnom fut donné à Artémon, parcequ’il étoit boiteux : d’autres diſent parcequ’il étoit efféminé. On dit que cet Artémon étoit fort habile en méchaniques. Voy. Plutar. vie de Périclès & Athénée., liv. 12., chap. 11. On ne voit pas dans le texte que le brave & l’Artémon ſoient deux ſtatues d’oppoſition, comme le dit M. Poinſinet.
  2. Priſtas eſt le mot du texte : ce terme eſt grec, πρίσται ; il ſignifie des ſcieurs de bois, qui ſerrâ ſecant. A moins qu’on