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a même accordé l’honneur à des femmes, puiſqu’il y en avoit une de Clélie (13), comme si ce n’étoit pas aſſez de l’avoir ornée de la toge, tandis que Lucrece & Brutus, qui avoient chaſſé les rois pour lesquels Clélie fut en otage, n’en eurent point. Je croirois que cette ſtatue de Clélie & celle d’Horatius Coclès ont été les premières élevées par décret public, ſi Piſon ne diſoit que ce furent ceux qui avoient été en ôtage avec Clélie, & que Porſenna rendit à ſa conſidération, qui la lui érigèrent ; car pour celle d’Attus & celles de la Sibylle, ce fut Tarquin : & quant aux ſtatues des rois, il eſt vraiſemblable qu’ils ſe les érigerent eux-mêmes. Annius Fetialis raconte autrement l’hiſtoire de la ſtatue équeſtre qui étoit vis-à-vis le temple de Jupiter Stator, dans le veſtibule du palais de Tarquin ; il prétend que c’étoit celle de Valéria, fille du conſul Publicola, qu’elle s’étoit ſauvée ſeule en paſſant le Tibre à la nage, & que les autres ôtages envoyés à Porſenna avoient été maſſacrés par les embûches de Tarquin.

section quatorzieme.
Quand on enleva les ſtatues, tant celles qui avoient été érigées ſans décret public, que celles qui l’avoient été par décret public.

L. Piſonnous apprend que, ſous le ſecond conſulat de M. Emilius & de C. Popilius, les cenſeurs