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lument impraticable aux savants auteurs de la Bibliothèque impartiale[1], et de la Nouvelle Bigarrure[2]. J’en conviens avec eux et avec tous ceux qui l’objecteront ; mais c’est seulement de nos jours qu’un aussi excellent législateur que le héros de ce poëme ne serait point écouté, eût-il la force et l’autorité d’un Pierre Alexiowitz dans ses États, tant l’absurdité invétérée de nos préjugés est tenace. De plus, comme je prétends que la morale vulgaire s’est établie sur les ruines des lois de la nature, il faudrait entièrement renverser celle-là pour rétablir celles-ci. Au reste, je pense qu’à l’examen de ce poème ces critiques auront compris que le but de l’auteur était de faire voir, comme il le dit dans une note[3], pourquoi la morale et la politique vulgaire sont si opposées aux vérités de ses spéculations ; et de prouver, de plus, que ces vérités fussent devenues très-praticables si elles eussent été suivies par les premiers législateurs. J’ose ici soutenir que, si ce bonheur fût arrivé, nous regarderions à présent comme absolument impossible tout autre système de police, et peut-être même n’en aurions-nous pas d’idée.

  1. Bibl. imp. mois de nov. 1753, tome III, 3e partie, page 401-415.
  2. Nouv. Bigarrure., nov. 1753, tom. IX, pag. 145-150.
  3. Basiliade, chant III.